La maladie d’Alzheimer doit devenir une priorité de santé publique

Nous sommes au tournant de la santé du XXIe siècle. Cette journée doit être l’occasion de revoir entièrement la prise en charge des maladies neurodégénératives et d’accroitre les engagements en faveur de la recherche. 

Alzheimer et les maladies apparentées devraient être au plus haut de nos priorités en matière de santé. C’est pour cela que j’ai fondé le club Alzheimer et maladies apparentées réunissant des Députés et sénateurs depuis 2 ans. Pour cette nouvelle mandature, je souhaite que nos travaux se poursuivent. 

À l’instar de l’ensemble des troubles cognitifs et psychiques, la maladie d’Alzheimer souffre en France d’un voile pudique qu’on lui jette. Bien sûr, tout le monde a entendu parler d’Alzheimer. 3 millions de nos compatriotes sont concernés (avec les proches aidants) et nous diagnostiquons 250 000 nouveaux cas chaque année.

Dans l’imaginaire collectif, nous nous représentons une personne âgée, immobile, dépendante, avec des difficultés pour s’exprimer. Cela reste loin de la réalité, des jeunes sont d’ailleurs aussi concernés par la maladie. 

Nous devons décider des priorités de notre société, et la maladie d’Alzheimer en est une. La création d’une cinquième branche de la sécurité sociale, consacrée à la dépendance, est un signe d’évolution des mentalités, mais il faut que les financements suivent. On estime que nous aurons 2 millions de malades en 2040, rien que sur les personnes de plus de 65 ans. 

J’ai rencontré la plupart des acteurs mobilisés : associations, fondations, médecins, chercheurs, aidants… Les structures accueillant les malades sont trop peu équipées et surtout, elles ne sont pas prêtes pour l’avenir. Cela impacte à la fois les patients, leurs proches et les soignants. 

  • Il faut former les équipes et leur donner la parole : ce sont elles qui connaissent quels sont les besoins. 
  • La reconsidération des proches aidants doit être l’une de nos priorités. 
  • La prise en charge, car l’on sait aujourd’hui que plus la maladie est décelée tôt, plus nous pouvons limiter et retarder son développement. 
  • Il nous faut renforcer la présence d’équipes mobiles de gérontopsychiatrie sur l’ensemble du territoire afin que les familles ne soient pas abandonnées, surtout dans les déserts médicaux.

Il y a aussi énormément d’initiatives en France qui visent à soulager le quotidien des personnes atteintes et de leurs proches, nous avons le devoir de les soutenir. 

Cette journée doit être l’occasion de montrer une parole politique forte. Nous devons envoyer un signal aux malades et à leurs proches en faisant de cette maladie une question prioritaire dans le domaine de la santé publique. L’enjeu est trop important, nous ne pouvons plus reléguer et précariser les personnes atteintes et leur entourage. La question qui se pose est celle de la manière dont notre génération souhaite vivre sa santé. Il est du devoir du politique d’y répondre.