« Le vote à distance : pour une meilleure protection de notre démocratie »

« Au regard du contexte qui nous afflige aujourd’hui, nos institutions sont contraintes d’opérer dans des conditions tout sauf optimales.

Le Parlement européen a décidé jeudi de tenir une session extraordinaire, le 26 mars à Bruxelles, en vue de permettre la mise en œuvre des mesures spéciales pour faire face à la crise du coronavirus, en adoptant, pour la première fois, la procédure du vote à distance. Des moyens technologiques seront ainsi mis en place permettant aux eurodéputés d’appréhender, examiner et voter les délibérations, de demander la parole et d’intervenir afin de ne pas se déplacer.

La question de la participation à distance est interprétée différemment au niveau national. L’Assemblée nationale a repris ses travaux ce jeudi 19 mars en « format restreint » pour examiner les textes d’urgence face à l’épidémie de coronavirus. Les présidents des groupes politiques étaient présents pour porter les votes des députés de leur groupe. Un format devant « garantir le respect des règles sanitaires et la représentation de l’ensemble des sensibilités politiques. »

A mon sens, cette solution ne semble pas la plus protectrice de notre démocratie. Un Parlement qui ne siège pas dans son intégralité revient à reconnaitre que tous les pouvoirs publics ne sont pas en situation de fonctionner.

Si à Bruxelles il est envisagé une participation à distance de la voix des élus, représentante des citoyens, pourquoi ne pourrions-nous pas envisager ce système par analogie en France ? Notre démocratie doit continuer à exister pour l’adoption de textes fondamentaux pour notre santé avec l’établissement du plan d’urgence « sanitaire » ou notre économie, comme la création d’une garantie bancaire d’Etat pour éviter que les entreprises ne tombent en faillite, et in fine pour la préservation des droits de nos citoyens. » déclare le député Pierre Morel à l’Huissier.