Discours de Pierre Morel à l’Huissier lors de la commémoration du 11 novembre 2019 à Florac

Commémorer, c’est avant tout un exercice d’éducation civique, pour accomplir un devoir de mémoire. Paul RICOEUR disait « Quand nous faisons une place pour les morts, nous ouvrons un espace pour les vivants. »

La France n’est rien sans ce que les Français ont en commun. L’histoire d’un pays, c’est le ciment de son unité. Et ce centième anniversaire des commémorations de 14-18 est une marque puissante de l’unité d’un peuple, notre peuple.

Durant ces quatre années de guerre, les Français se sont appliqués à rester unis. Jamais les divers groupes qui forment ce que l’on appelle « les Français » n’ont autant essayé d’oublier les raisons qui, depuis des siècles, les poussaient à la dissidence et à la division.

C’est cela que nous célébrons le 11 Novembre. Pas seulement l’armistice de 1918, mais la fête de la France unie, la fête de la volonté d’un peuple de résister comme ici en Cévennes, la mémoire de tous nos morts, particulièrement des hommes et des femmes qui se battent encore, à travers le monde, en Opérations Extérieure, pour la liberté d’autres peuples demain, c’est-à-dire pour notre liberté aujourd’hui.

« Toutes choses sont dites déjà ; mais comme personne n’écoute, il faut toujours recommencer », c’est ce que André GIDE disait.

Alors permettez-moi de vous citer un court extrait de ce qu’il disait en 1914, tachons d’y apporter notre attention : « Il y a le roman, et il y a l’histoire. D’avisés critiques ont considéré le roman comme de l’histoire qui aurait pu être, l’histoire comme un roman qui avait eu lieu. Il faut bien reconnaître, en effet, que l’art du romancier souvent emporte la créance, comme l’événement parfois la défie. Hélas ! Certains sceptiques esprits nient le fait dès qu’il tranche sur l’ordinaire. Ce n’est pas pour eux que j’écris. » Et à moi d’ajouter, c’est donc à nous d’y contribuer, en commémorant tous nos soldats, morts pour la France.