Insatisfait par l’absence de prise en considération des territoires, Pierre Morel à l’Huissier s’oppose à la Loi Mobilité

Marathon d’un an et demi, la Loi Orientation et Mobilité (LOM) a été votée mardi 19 novembre en dernière lecture à l’Assemblée. Pierre Morel A L’Huissier, Député de la Lozère, a choisi de voter contre, déçu par l’absence totale de prise en considération des territoires. Il nous dit : « Ce texte est une farce, qui traduit une fois encore tout le mépris de certains décisionnaires sur nos territoires les plus reculés et leur population.

Il ne s’agit pas pour moi de revenir sur la nécessité d’effectuer une transition écologique. Certaines dispositions du texte vont d’ailleurs dans le bon sens, c’est le cas du covoiturage ou du verdissement des flottes automobiles dans les entreprises.

Pour autant, faut-il interdire la vente de véhicules diesel alors que nous faisons des progrès énormes pour en limiter les rejets ? En Lozère, territoire de montagne, l’électrique n’est pas une solution. Trop coûteux et puis surtout, totalement inadapté au territoire.

Le texte était supposé supprimer les zones enclavées, mais sans budget supplémentaire, comment mettre en place des alternatives surtout pour les plus petites communes et les territoires ruraux souffrant déjà de baisses budgétaires chroniques ? Financés uniquement par les taxes, en 2018 ce sont 87 milliards d’euros qui ont été prélevés pour la fiscalité verte.

J’ai souhaité en réponse que l’on donne la possibilité à chaque territoire, à chaque bassin de vie d’innover et proposer des solutions adaptées à ses réalités. Le Gouvernement n’a rien voulu entendre, il souhaite garder la main et ne nous permet pas d’avancer sur des sujets de mobilité cruciaux tels que la RN88, la RN 106 ou les petites lignes ferroviaires désormais transmises aux régions.

Enfin, le texte aurait pu être l’occasion de revenir définitivement sur les 80km/h. Le Gouvernement a décidé de l’autoriser selon des conditions drastiques, engageant la responsabilité de nos élus, qui risquent d’être découragés à le faire.

Le mouvement des Gilets jaunes est né d’une hausse des taxes sur le carburant. Ce texte ne fera qu’accentuer la fracture subie par les utilisateurs quotidiens d’un véhicule en territoire rural, souffrant de l’absence d’alternatives. »