Protégeons les bruits et odeurs de nos campagnes !

Qui n’a pas humé l’odeur du foin fraichement coupé, entendu les cigales ou les sonnailles des troupeaux, senti ces mêmes troupeaux, vibré en même temps que les cloches des églises ?… Il faut parfois rappeler l’évidence : les bruits et odeurs de la campagne ont toujours existé, et sont aussi vieux qu’elle. Ils la peuplent, lui donnent son âme et sa vie. Pour autant les affaires se multiplient, où l’on voit des vacanciers ou des néo-ruraux se plaindre de coqs chantant trop tôt, de cigales chantant trop fort, de trop nombreuses déjections d’abeilles… Il faudrait alors enfermer ces coqs, répandre de l’insecticide sur ces cigales, déplacer les ruches ou enlever les fleurs mellifères.

Cela suffit. Pierre Morel A L’Huissier, député de Lozère, vient de déposer une proposition de loi visant à définir et protéger ce « patrimoine sensoriel ». Une Commission dans chaque département serait chargée de faire l’inventaire de ces bruits et odeurs et, le cas échéant, de les classer afin de les protéger contre les recours manifestement abusifs.