Gilets jaunes: Le Président de la République répond au député P. Morel à l’Huissier

Dans le courant du mois de décembre 2018, le député de la Lozère, Pierre Morel à l’Huissier, s’était adressé au Président de la République par courrier.

Considérant que l’autorité du Président de la République est en crise et de la même manière que le régime représentatif, l’élu lozérien demandait au chef de l’Etat de prendre conscience de l’exaspération profonde du corps social vis-à-vis de la classe politique dirigeante et de lancer les profondes réformes institutionnelles, administratives et fiscales qu’impose la situation actuelle.

Emmanuel Macron vient de répondre au parlementaire lozérien.

Dans sa réponse, il précise notamment entendre et comprendre « parfaitement les craintes légitimes de nos concitoyens qui se sentent laissés pour compte depuis de nombreuses années ».

S’agissant de notre système fiscal, il reconnait « nécessaire que la contribution à l’effort collectif soit juste, c’est-à-dire proportionnée aux moyens de chacun […]. Il n’est pas de fiscalité juste si certains s’y soustraient ». A ce propos, il souhaite que « le Gouvernement et le parlement puissent travailler dans les prochains mois à des mesures concrètes pour mettre fin aux avantages indus et combattre l’évasion fiscale »

« Cette colère qui s’est exprimée dans le pays ces dernières semaines est aussi l’expression d’une déception, d’un désarroi […] : celui de citoyens qui ne se sont pas senti entendus, ni compris par leurs dirigeants politiques […]. Le grand débat sera élargi à des questions essentielles qui touchent à la vie de notre Nation […]. Cette réflexion commune sera menée sur l’ensemble du territoire en associant les acteurs et institutions reconnus : Gouvernement, parlementaires, élus locaux, partenaires sociaux et associatifs et, naturellement, citoyens […]. »

Et le Président de la République de rajouter : croire  « en la richesse que représentent les territoires et qui doit pouvoir trouver son expression notamment dans l’innovation et l’expérimentation », et souhaiter « […] construire avec les maires et les élus locaux une nouvelle étape de la décentralisation permettant la différenciation territoriale. Ainsi, les collectivités locales, à commencer par les communes et leur maire, auront la liberté d’adapter leur organisation et leurs compétences aux réels besoins des territoires et aux attentes de nos concitoyens. Tel est l’un des objectifs de la réforme constitutionnelle. »

S’agissant du système administratif français, il donne raison au député en considérant que « l’administration doit, elle aussi, évoluer vers une culture de l’accompagnement. C’est l’ambition de la loi pour un Etat au service d’une société de confiance qui a été promulguée le 11 août dernier ».

En conclusion, le Chef de l’Etat a assuré le député Morel de sa détermination « à ne laisser personne sur le bord du chemin dans le projet d’émancipation et de transformation en profondeur » qu’il porte pour la France.