Visite ministérielle en Lozère : « Ecouter, c’est bien ! Apporter des solutions, c’est mieux ! »

Le député de la Lozère, Pierre Morel à l’Huissier, tire à boulets rouges sur la visite dispendieuse du Premier Ministre et du Ministre de l’Intérieur en Lozère de ce samedi 5 juillet.

« Je l’ai dit à Alain Bertrand lors du départ du Premier Ministre. Tout ça pourquoi ? Tout ça pour rien !

Certes le moment était sympathique à l’égard des Sapeurs-Pompiers où les jeunes Sapeurs-Pompiers ont été mis à l’honneur. Mais franchement, je pensais que cette venue serait l’occasion d’aborder les vrais problèmes et d’y apporter des solutions notamment sur la situation des Sapeurs-Pompiers Volontaires (SPV), à la fois au niveau national avec  la mise en œuvre pratique et effective de ma loi de juillet 2011 dont les effets tardent à se faire sentir sur le terrain et qui est réclamée par les chefs de centre comme le dispositif mécénat, et au niveau local sur la situation du SDIS de la Lozère qui n’est toujours pas réglée au sein même de cette organisation ce qui crée un malaise perceptible au sein des SPV de Lozère.

 

Le Sénateur Alain Bertrand a rappelé, avec sa gouaille habituelle, les joyaux naturels de la Lozère (l’Aubrac, la Margeride, les Causses, les Cévennes, les Gorges du Tarn, la vallée du Lot, …). Si l’image est sympathique, il n’en demeure pas moins qu’elle ne sert en rien les intérêts de notre département et ce n’est pas le concept d’hyper ruralité, concept qu’il a inventé et non reconnu au niveau national, qui va faire avancer les dossiers et apporter des solutions.

Certains se félicitent d’avoir été reçu, à l’instar du Président de la CCI de la Lozère, si ça lui suffit, moi pas ! Cette venue n’a apporté aucune réponse sur les dossiers locaux. Rien sur la RN 88, rien sur le maintien de la Caisse Commune de la Sécurité Sociale que M. Valls ne connaissait d’ailleurs pas, rien sur la problématique du loup, rien sur les difficultés que rencontrent les artisans, les PME, les industries …

 

Jacques Blanc, Président de l’Association des Maires de Lozère, a eu beau s’époumoner sur la préservation du Languedoc Roussillon, M. Valls l’a entendu mais ne l’a absolument pas écouté. Pour preuve,  le lendemain à Vauvert dans le Gard, il a plaidé pour une grande région !

Jean Paul Pourquier, Président du Conseil général, qui a défendu la place et le rôle du Département, n’a obtenu aucune réponse sur le maintien de cette institution, ou tout au plus, le renvoi devant le parlement pour des mesures spécifiques pour l’intercommunalité dans les territoires ruraux.  

Pour ma part, j’ai abordé le dossier de la Caisse Commune de Sécurité Sociale, Manuel Valls s’en est remis à son conseiller qui a certes souligné un exemple de mutualisation mais n’a pas pris de position formelle. Comprenne qui pourra !

Enfin, sur les dossiers fondamentaux concernant la ruralité tels que l’accès aux soins, le développement du numérique, l’aménagement du territoire, les ZRR, les AFR, les difficultés d’application de la réforme des rythmes scolaires, … : rien !

 

J’ai le souvenir des venues en Lozère des Premiers Ministres comme Balladur ou De Villepin, c’était autre chose. Il y avait une véritable liesse populaire, il y avait des contacts avec la population, les élus et les représentants syndicaux, il y avait des discussions et des débats, et au final il y avait des avancées sur les dossiers locaux et des annonces à résonance nationale.

 

Samedi, nous n’avons rien vu de tout ça ! Il s’agissait ni plus ni moins d’une visite de communication terne sans l’ombre d’une annonce : aucun déblocage de budget, aucune avancée en faveur des SPV, aucune décision pour le déblocage des dossiers locaux en souffrance, aucun message politique fort. En somme, une visite de courtoisie !

 

En cette période de crise, combien a coûté le déplacement de ces deux ministres, dont le Chef du Gouvernement, dans le département ? Je suis particulièrement atterré et scandalisé par ce comportement ».