La réforme des rythmes scolaires ou l’improvisation comme méthode de gouvernement

« Dans la guerre des ego qui secoue le gouvernement socialiste, le ministre de l’Education Nationale a voulu jouer en solo, encouragé par le laxisme du Premier Ministre et du Président de la République. Alors que 4.000 communes seulement – sur 36.000 – se sont lancées dans l’aventure des nouveaux rythmes scolaires à la rentrée de 2013, tout indique que cette initiative se soldera par une débâcle. Car cette réforme suscite d’ores et déjà un afflux de contestations sur les conditions de sa mise en œuvre. En tant que maire d’une commune rurale, j’affirme pour ma part que ne me prêterai pas à cette mascarade, pour trois raisons :

   – c’est une réforme mal engagée. Il est inacceptable qu’une décision si lourde de conséquences pour les enfants, pour les familles, pour les enseignants et pour les communes ait été prise par simple décret du gouvernement, dans la précipitation et en dehors de toute concertation en amont avec les multiples partenaires concernés. Un dispositif de cette ampleur justifiait largement un débat au Parlement et le vote d’une loi.

   – c’est une réforme improvisée et injuste. Tous les témoignages démontrent que les enfants et notamment les tout petits sont déroutés, alors qu’ils ont besoin de repères : ils n’ont plus 2 jours consécutifs avec les mêmes horaires et changent sans cesse de personnels d’encadrement. Cette décision renforce par ailleurs les inégalités, car selon leur lieu d’habitation, les enfants ne bénéficient pas d’une même qualité d’activités proposées.

   – c’est une réforme non financée. Son coût est évalué à quelque 700 M €, alors que le fonds d’aide gouvernemental est trois fois inférieur : il s’agit d’un transfert déguisé d’une compétence de l’Etat sur les communes, ce qui est anticonstitutionnel. De nombreuses questions restent par ailleurs en suspens : quid des transports scolaires ? Quid de l’embauche des personnes qualifiées pour assurer ce temps périscolaire ? Quid de l’égalité de traitement entre les écoles des communes « riches » et celles des communes « pauvres », dans un contexte de restrictions budgétaires imposées par l’Etat ?

J’invite les maires à s’opposer dès maintenant, au nom de l’intérêt général, à cette réforme bâclée et injuste, Comme le demande l’Association des Maires Ruraux de France, l’urgence exige de la reporter et d’engager enfin une vraie concertation avec toutes les parties prenantes. » déclare le Député de la Lozère Pierre Morel à l’Huissier.

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