L’hommage officiel à Charles Denicourt au nom des élus par le député Pierre Morel à l’Huissier

Lors des obsèques de Charles Denicourt, ancien conseiller général du canton de Saint Chély d’Apcher, le député de la Lozère, Pierre Morel à l’Huissier s’est exprimé au nom des élus de Lozère. A cette occasion, il a adressé un hommage vibrant teinté d’amitié, de fraternité et d’émotion avec notamment un texte de Simone Veil.

Intégralité de l’hommage ci-dessous :

Hommage à Charles DENICOURT

« Je tiens tout d’abord à saluer la famille de Charles, famille que je connais depuis longtemps et que j’affectionne tout particulièrement.

Je pense tout particulièrement à sa fille Anne-France et à Claude, et à travers eux à ses petits-enfants et arrière-petits-enfants. Je pense aussi bien sûr à sa sœur et sa femme Nicole qu’il m’a confiée au sein de la maison de retraite de Fournels.

“ Il restera de toi… “, de Simone Veil

Il restera de toi ce que tu as donné.

Au lieu de le garder dans des coffres rouillés.

Il restera de toi de ton jardin secret,

Une fleur oubliée qui ne s’est pas fanée.

Ce que tu as donné, en d’autres fleurira.

Celui qui perd sa vie, un jour la trouvera.

Il restera de toi ce que tu as offert

Entre les bras ouverts un matin au soleil.

Il restera de toi ce que tu as perdu

Que tu as attendu plus loin que les réveils,

Ce que tu as souffert, en d’autres revivra.

Celui qui perd sa vie, un jour la trouvera.

Il restera de toi une larme tombée,

Un sourire germé sur les yeux de ton cœur.

Il restera de toi ce que tu as semé

Que tu as partagé aux mendiants du bonheur.

Ce que tu as semé, en d’autres germera.

Celui qui perd sa vie, un jour la trouvera.

Ces quelques mots pour Charles dont nul n’ignore ici mes liens d’amitié et d’affection.

Charles pour moi était le copain, l’ami, l’être humain qui m’accueillait à tout moment, en toutes circonstances, chez lui, mais aussi au restaurant et je pense notamment au Fau de Peyre qu’il aimait tout particulièrement.

Mes relations avec Charles ont été celles de deux êtres qui n’ont rien à se prouver mais simplement qui échangeaient sur l’avenir de Saint Chély d’Apcher, sur celui de la Lozère et plus généralement sur celui de la société.

Charles était un esthète de la vie qu’il croquait à pleines dents.

Etudiant, sportif, pharmacien, amoureux des plantes médicinales, artisan et promoteur d’une meilleure qualité de vie, nous avions décidé avec Jacques BLANC de lui confier l’agence méditerranéenne de l’environnement à la région Languedoc-Roussillon.

Il en a été profondément reconnaissant lui donnant ainsi la capacité d’exprimer sa vision de l’environnement au sens le plus large du terme.

Il s’est beaucoup impliqué et notre relation a largement grandi.

Elus tous deux, nous marchions souvent ensemble ou au volant de sa voiture qu’il ne voulait prêter à personne tant il avait peur qu’on la lui abîme, ce qui fut le cas un jour à Montpellier.

Adepte également du petit avion, il me racontait la fois où à Serverette il a atterri en catastrophe dans un champ. 

Charles, c’était également quelqu’un empreint d’idées politiques au sens noble du terme mais également philosophiques.

Il m’en parlait et je respectais sa vision humaniste fraternelle de la société française.

Il aimait le collectif.

Nous avions ainsi créé une atmosphère de complicité, un jardin secret dont nous étions les deux acteurs principaux.

Je rentrais chez lui quand je le voulais et il m’ouvrait sa porte toujours avec le sourire. J’avais l’habitude de lui dire qu’il était un bel homme, ce qui le faisait encore plus sourire et le gênait parfois.

C’était ma façon de lui exprimer les sentiments humains d’affection et de plaisir malgré notre différence d’âge de près de 20 ans.

Je pouvais parler de tout avec lui car il avait gardé un esprit très jeune et une sensibilité que l’on pouvait découvrir au gré des discussions.

Un repas avec lui était toujours un moment chaleureux fait d’éclats de rire. Il était gourmand des coulisses de la vie politique et publique…

Il aimait son jardin, son atelier, sa maison, et partageait facilement ce qu’il possédait.

Il avait parfois un regard enfantin, (et le mot n’est pas trop fort), sur la vie, ce qui lui permettait de rester jeune. En réalité, il aimait, par-dessus tout, la vie.

C’est cette image que je conserverai au fond de mon cœur. 

Bien sûr, aujourd’hui, il n’est plus tout à fait là, mais l’intensité de la vie en commun, des rencontres, des discussions, fait que sa personnalité, sa sensibilité, sa gentillesse, son humanisme, resteront à jamais gravés dans mon cœur mais également dans cette cité barrabande dont il connaissait tous les recoins.

Je pense également au Malzieu, à la Margeride et à l’Aubrac.

Durant sa vie politique, il avait pris l’habitude de me faire remonter les demandes d’hommes et de femmes qu’il rencontrait.

Nous avions ainsi une collaboration de tous les instants pour essayer d’aplanir toutes les aspérités et difficultés que peuvent rencontrer nos concitoyens. 

Nous avons réglé beaucoup de dossiers ensemble, souvent de manière très discrète.

C’était ça aussi notre relation à tous les deux.

Je pourrais multiplier à l’envi les exemples sur ces 30 dernières années.

Ce n’est certainement ni le lieu ni le moment.

Je terminerai donc cet hommage en lui disant un grand merci pour cette amitié, cette affection, cette fraternité qui donnent le courage de poursuivre sur le chemin de la vie. »