Dossier Loup: Le Préfet cède devant les éleveurs

« Sans rien casser, en faisant simplement notre boulot avec un maire, un député et des éleveurs, nous avons obtenu satisfaction. J’avais prévenu le Préfet, il y a une semaine, de l’exaspération du monde de l’élevage qui allait conduire à des réactions brutales, notamment au regard de l’implication d’Olivier MAURIN. Il est donc malhonnête de dire qu’il n’a pas été averti.
Le Préfet a commis plusieurs fautes. Tout d’abord, celle d’avoir mis 4 mois, entre mai et septembre, pour répondre au maire de Prévenchères. Au-delà de la faute administrative, il s’agit d’un manque de tact et de réactivité. Celle aussi d’avoir refusé, par lettre du 13 septembre 2016, les autorisations de tirs demandées pour les accepter 15 jours plus tard. Aujourd’hui, le Préfet tente maladroitement de se disculper en rejetant la faute sur son Directeur départemental des territoires. Ce n’est pas très correct pour un supérieur hiérarchique !
Il tente aussi de porter ce dossier sur le plan politique, je le lui déconseille fortement. J’ai déjà eu l’occasion de lui dire qu’un Préfet n’était pas un militant. Je pourrais, avec une certaine malice, dire qu’il a été nommé en fin de carrière par un Gouvernement de gauche et que le Sénateur Bertrand passe son temps à l’encenser. Mais je ne le dis pas ….
Sur le fond, je retiendrai qu’après avoir refusé des tirs, il les autorise aujourd’hui. C’est une satisfaction pour moi, pour le maire de Prévenchères et pour tous les éleveurs de moutons. Je voudrais également associer tous les syndicats agricoles qui ont joué le jeu. Je veux ici saluer l’attitude responsable des uns et des autres lors de la manifestation de dimanche dernier et tout particulièrement le maire de Prévenchères pour les valeurs d’humanisme qu’il a insufflées tout au long de ce dossier.
J’associe également tous les élus présents ainsi que tous les chasseurs venus en nombre. Merci par ailleurs aux très nombreux soutiens qui se sont exprimés ces derniers jours au travers de motions en provenance de 19 pays européens.
Sur le reste, le débat est ouvert concernant l’article L2122-21 du Code général des collectivités territoriales, issu de la loi biodiversité du 8 août 2016. Ni le Préfet, ni personne ne peut dire ce qu’un juge administratif décidera. Il n’y a aucun précédent, aucune jurisprudence. Le Tribunal administratif de Nîmes et le Conseil d’Etat diront le droit sur deux questions qui se posent actuellement sur les pouvoirs d’un maire en matière de loup et sur la notion de troupeau non protégeable.
En tant que député de tout le département, élu à trois reprises au suffrage universel direct, je poursuis mon combat pour que ce département aille de l’avant, que notre agriculture puisse vivre et que nos paysages soient préservés grâce à l’agropastoralisme.
Il y a bien d’autres dossiers sur lesquels j’attends du Préfet rigueur, objectivité, efficacité, et surtout neutralité notamment le déblocage des aides PAC 2015 en retard de plus d’un an, le maintien des services publics où il n’a jamais exercé son droit d’alerte, la lutte contre le chômage dont le taux a doublé depuis 2012…
J’aurai l’occasion de l’interpeller, voire même de le bousculer puisqu’il a prouvé que dans de telles circonstances il pouvait réagir.
Enfin, concernant le combat du loup, je le porte certes au niveau départemental mais aussi, depuis plus de trois ans, au niveau national et international à travers un collectif que je préside et qui a déposé un recours au Conseil d’Etat avec le soutien de 5 000 pétitions à ce jour. »